Capture d'éctan d'une chambre dans la maison.

Histoires de famille

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Jeux vidéo

« What Remains of Edith Finch » est un jeu d’aventure à la première personne publié en 2017. Développé par le studio Giant Sparrow et édité par Annapurna Interactive, il nous met dans la peau d’Edith Finch, qu’on accompagne dans une quête touchante et perturbante.

A la mort de sa mère, Edith Finch hérite d’une clé qui se rattache à leur maison de famille. C’est ainsi que la jeune fille se retrouve devant une gigantesque demeure, abandonnée depuis des années, et où les serrures sont légion. D’une apparence qui rappelle une version extra-large du Terrier des Weasley, elle semble figée dans le temps, ayant capturé l’atmosphère d’une autre vie.

En arpentant les lieux par des chemins détournés, Edith va découvrir l’histoire de sa famille dans toute son étrangeté. Car en dehors de ce que sa mère voulait bien lui en dire, la jeune fille n’en sait que peu de choses. Ce qu’elle sait, c’est que les Finch ne survivent pas. On a dit cette famille tantôt maudite, tantôt malchanceuse, mais Edith est décidée à comprendre l’histoire derrière chacune de ces disparitions. Et peut-être découvrir pourquoi elle, est encore en vie.

Capture d'écran d'une étagère dans la maison.

Une voix, quelques lignes dans le décor et un bout de tenue. Voilà tout ce que vous saurez d’Edith, dont les contrôles sont minimalistes. Narratrice d’une quête qu’elle compile dans un carnet, elle laisse à la maison toute la place pour raconter son histoire, qu’elle ponctue de ses propres souvenirs. Et en dépit d’un évident silence, cette maison est un lieu chaleureux. Des kilomètres de livres et autant de photos et autres objets abandonnés sur des coins de table lui donnent vie.

La maison du bonheur ?

La lumière, les couleurs et le son d’ambiance participent à créer cette atmosphère familiale et étrangement rassurante pour une maison vide d’habitants. On s’y sent bien, on devine les vies qui s’y sont illustrées et un départ impromptu. Chaque pièce dispose d’une identité forte, à l’image de ses habitants, qu’on croirait à peine partis.

Au hasard des pièces, on découvre des autels à la mémoire des différents personnages. Des notes, journaux et autres souvenirs nous amènent directement à leurs derniers moments. C’est là que se mêlent une légèreté poétique à un poids morbide. Précipités dans les récits, on vit et rejoue la mort de chaque membre de cette famille, dont on découvre un trait commun : l’imagination, pour le meilleur et pour le pire.

Capture d'écran d'une chambre de la maison.

Si crues que puissent être certaines aventures, elles n’en sont pas moins poignantes. Résultat certainement du point de vue à la première personne et d’un travail de construction scénaristique et musicale minutieux. La bande-originale qui accompagne le jeu lui offre un relief supplémentaire. Les morceaux, qui comportent en eux-mêmes des petits bouts d’histoire, sont l’illustration du soucis du détails ambiant.

« What Remains of Edith Finch » met ses joueurs dans une expectative qu’il dépasse perpétuellement. Le jeu transmet avec une grande force l’individualité et l’humanité derrière chaque histoire. Les Finchs ont, comme nous tous, des histoires encombrantes et c’est probablement ce qui les rends aussi touchants et vivants.

@aleksduncan

3 thoughts on “Histoires de famille”

  1. Flo Palmieri dit :

    Je suis d’accord avec toi, si ce n’est que j’étais beaucoup moins à l’aise dans la maison des Finch. J’ai rarement vu une narration aussi maîtrisée, entre les récits enchâssés et les métaphores innovantes, cachant des réalités terribles.

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  2. Pingback: La corde sensible | Ilmi'

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