C’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup. Franchement, commencer l’année avec un livre médiocre, c’est un coup à me donner le cafard pendant des semaines. J’ai voulu jouer la sécurité en choisissant un livre classé depuis un certain temps sur ma pile à lire : « La Papeterie Tsubaki », de Ito Ogawa.
J’ai découvert cette autrice avec le roman « Le Restaurant de l’amour retrouvé » que j’ai littéralement dévoré, sans mauvais jeu de mot. J’ai trouvé ce livre, délicat, poétique, remarquable, en un mot : indispensable. J’étais d’autant plus sûre de mon choix que, l’année de sortie du livre, j’avais vu passer des avis extrêmement positifs sur le livre.
Ce roman suit les réflexions et pensées d’Hanako, une jeune japonaise de 25 ans. Elle a repris la boutique de papeterie de sa grand-mère décédée et, par la même occasion, son rôle d’écrivain public. Tandis que les jours passent, nous suivons le fil des clients et de leurs requêtes auxquelles Hanako tente de rendre justice le mieux possible, en faisant petit à petit la paix avec elle-même.
Se laisser le temps
« La Papeterie Tsubaki » est un roman idéal pour commencer l’année, car il prend son temps. Il prend tellement son temps qu’au début, j’ai eu un peu de mal à voir où l’autrice souhaitait aller. Puis je me suis prise au jeu de ce défilé de clients qui se succèdent doucement, comme se succèdent les saisons.
Chacun a son histoire et surtout sa missive à rédiger. Pour chacun/ chacune, Hanako choisira avec soin le papier mais aussi l’encre, le timbre et la manière d’écrire qui servira au mieux le message envoyé. Au fil de ces rencontres et de ses propres balades, Hanako revient sur son passé et les choix qui l’ont éloignée de sa grand-mère, l’exigeante et sévère Aînée. En filigrane se dessine alors le sens du récit : nous suivons une jeune fille qui doit faire un deuil tout en s’appropriant petit à petit la vie et la profession qu’elle a choisie.
Se retrouver
Pas à pas, Hanako remonte le fil de ses souvenirs, même les moins agréables, en compagnie parfois des amies et connaissances qu’elle noue grâce à sa boutique. J’ai trouvé cette héroïne très attachante et touchante, dans sa manière de vouloir toujours au maximum servir le message qu’on lui confie, quel qu’il soit. J’ai retrouvé avec plaisir la plume délicate et poétique de Ito Ogawa qui dessine ici en quelque traits une galerie de personnages secondaires surprenants et hauts en couleur.
Le seul petit bémol que je pourrais évoquer est, à mon avis, ce petit flottement au début de ma lecture, quand je ne comprenais pas vraiment où voulait en venir l’autrice. J’ai préféré, de la même autrice, « Le Restaurant de l’amour retrouvé », car le début est beaucoup plus abrupt et nous place directement face à la problématique première de l’héroïne : que faire quand votre compagnon est parti du jour au lendemain en ne vous laissant pratiquement rien ? Si vous ne l’avez pas lu, je vous recommande chaudement cet ouvrage à mon avis incontournable.
Pour en revenir à « La Papeterie Tsubaki », même avec ce petit bémol, j’ai trouvé que c’était une lecture idéale pour commencer l’année, poétique et optimiste. Si vous l’avez lu, ou que avez l’intention de le lire, n’hésitez pas à m’en parler dans les commentaires !
Sur ce, je m’en retourne dans mon nid !
À bientôt,
Mademoiselle Jack