Stallone, un Gary Stu comme un autre ?

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Séries
© IMDB

Le Gary Stu, équivalent masculin de la bien connue Mary-Sue, est un personnage masculin qui semble dénué de défauts, paré de toutes les grâces et souvent perçu comme une sorte d’incarnation de l’auteur. On en avait parlé lors d’un live, au sujet de l’inspecteur Valentin Verne, personnage de la série de roman intitulée “Le Bureau des affaires occultes”. Plus récemment, il m’a semblé détecter un autre spécimen plutôt intéressant en la personne de Dwight Manfredi, dit “Cinq étoiles”, incarné par ce cher Sylvester dans la série « Tulsa King ». Et je trouve que l’affiche vous donne déjà un petit aperçu du propos qui va suivre !

Nous suivons donc les aventures de Dwight, membre de la mafia new-yorkaise, qui sort de prison après 25 ans de détention. Durant toutes ces années, il n’a jamais dénoncé ses chefs. Pourtant, à la sortie, il est bien mal accueilli. Sa fille ne veut plus lui parler et la mafia à qui il a donné 25 longues années derrière les barreaux n’a rien à lui offrir en remerciement de sa fidélité. Rien… ou presque : il est invité à s’exiler en plein Oklahoma, à Tulsa, plus précisément, afin de prospecter et de trouver de nouvelles opportunités.

Qu’à cela ne tienne, Dwight s’envole pour Tulsa armé de son bagout et d’une assurance à toute épreuve, décidé à marquer la ville de son empreinte. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne manque pas de ressources. Avec l’aide d’un jeune chauffeur que la vie de gangster semble plutôt attirer, d’un barman et du propriétaire d’une boutique de marijuana, Dwight va se lancer dans la construction d’une affaire, en dépit des obstacles qui vont se dresser sur son chemin. Et des obstacles, il va y en avoir. 

Une équipée sauvage

J’ai trouvé cette série plutôt rafraîchissante, à la manière d’une bonne gorgée de Schweppes Tonic après une longue journée. Ce n’est pas le genre de divertissement qui va vous demander une concentration extrême ou risquer de vous mettre la tête à l’envers, mais cela ne m’a pas empêchée de passer un bon moment. L’intrigue est vraiment sympa. J’ai beaucoup aimé suivre les aventures de ce gangster qui doit s’adapter à un monde qu’il ne reconnaît plus.

Je me suis particulièrement attachée à l’espèce de joyeuse amicale des bras cassés que Dwight rassemble autour de lui, notamment Tyson, son chauffeur. Alors que ce dernier ne rêve que d’une chose, faire ses preuves et ainsi devenir un gangster accompli, il va devoir faire face aux dangers liés à sa nouvelle vocation. Il se retrouve pris entre Dwight et son père, que le nouveau plan de carrière de son fils n’enchante pas franchement. J’apprécie aussi beaucoup Bodhi, le propriétaire de la boutique de Marijuana dont le goût pour la non-violence et la nonchalance contrastent avec les méthodes de Dwight. 

L’intrigue est prenante. Le danger vient à la fois de la ville de Tulsa, où Dwight n’est pas le seul à vouloir faire fortune, mais aussi de New-York, où certaines luttes de pouvoir risquent bien d’avoir des conséquences plutôt fâcheuses pour notre héros. Les scénaristes réussissent à doser avec talent drame et humour, alternant avec sagesse les moments de tension et de rire. Globalement, la série fonctionne bien et on passe un bon moment. Il faut juste, avant de la visionner, avoir un élément capital en tête.

Un héros un peu trop inébranlable ?

Cette série tourne autour du personnage de Stallone comme la Terre autour du Soleil. Il en est le pilier, le point central, ce qui peut devenir parfois un peu lassant. Les personnages existent surtout au travers de leur relation avec lui et l’action est centrée sur lui. Pendant la saison 2, j’ai trouvé que d’autres personnages commençaient à bénéficier d’un petit travail de développement, mais il reste le point névralgique de la série. En plus de cette omniprésence, Dwight semble presque paré de toutes les grâces.

Il est écrasant de charisme, intelligent et rusé. Il s’adapte à ses adversaires et est rarement pris de court ; si jamais ses adversaires tentent une manœuvre imprévue, il trouve toujours le moyen de rebondir et de motiver ses troupes pour les emmener avec lui au combat. En gros, il semble pratiquement invincible, à tel point que cela peut presque menacer le suspense de l’intrigue. Comment craindre qu’il lui arrive quelque chose, vu qu’il s’en sort toujours ? Par ailleurs, j’ai trouvé que certains ennemis étaient écrasés avec une facilité presque décevante. 

Mais à partir du moment où j’ai accepté l’espèce de toute puissance du personnage, j’ai passé un bon moment devant cette série. J’attends la saison 3, surtout pour voir évoluer le fort charmant Garett Hedlund, qui incarne l’un des acolytes de Dwight répondant au nom de Mitch Keller, et que j’ai pris plaisir à découvrir dans la série en barman et ancien chevaucheur de taureau (si, si, c’est un métier qui existe). (J’espère qu’ils ont une solide mutuelle santé).(Tristement peu probable, en tout cas aux USA).

Sur ce, je m’en retourne dans mon nid et vous dit à bientôt pour un nouvel article.

TheoMus(elière)

Bande-annonce pour la saison 1 de « Tulsa King » (anglais).

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