Et si on résolvait un petit meurtre ou deux ?

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Séries

Bien le bonjour à toutes et tous,

Pour ce premier article rédigé sous ma plume, je voudrais vous parler d’une série qui ne date pas d’hier, mais qui poursuit toujours son petit bonhomme de chemin aujourd’hui, j’ai nommé : Only Murders in the Building !

Composée aujourd’hui de 5 saisons (dont la dernière est en cours de diffusion) et démarrée en 2021 par Steve Martin et John Hoffman, elle met en scène trois habitants de l’immeuble Arconia à New-York, solidement campés par Selena Gomez (Mabel Mora), Steve Martin (Charles-Haden Savage) et Martin Short (Oliver Putnam), qui enquêtent sur les meurtres de leurs voisins ayant la fâcheuse manie de se faire assassiner dans la résidence et ses alentours.
Ces individus hauts en couleurs, qui ne se connaissent pas au tout début de la série, finissent par se rencontrer, faire équipe – principalement à cause de leur amour pour les podcasts sur les enquêtes policières – et devenir amis au fur et à mesure de leurs aventures rocambolesques qui vont chambouler leur vie ainsi que celles de tous leurs voisins.

Les trois piliers

Je n’ai pas surfé sur la hype de cette série quand elle est sortie à l’époque (j’avoue ne pas aimer regarder ce que tout le monde regarde quand tout le monde le regarde), cependant je suis très contente d’avoir rectifié cette erreur et d’avoir cédé aux sirènes de cette comédie de qualité aux apparences absurdes, mais dont les intrigues sont pourtant extrêmement bien ficelées.

Selon moi, la dynamique de leurs aventures rappelle beaucoup celle du Club des Cinq ou de Nancy Drew, avec une pointe de Cluedo par-dessus le tout. Et bien qu’ils soient trois, chacun apporte sa vision des choses, son expérience et surtout une bonne dose de personnalité !
Mabel, très clairement le moteur du trio : elle représente la jeunesse d’aujourd’hui. Pleine de rêves et de projets, mais dont la vie n’a pas toujours été rose, elle cache un lourd secret qui finira par nous être révélé et qui est bien plus important pour l’intrigue qu’on ne l’imagine. Intelligente, vive et douée d’un esprit d’observation aussi aiguisé que son appétit pour résoudre les énigmes, elle est aussi pleine de doutes et de questionnements sur qui devenir et quoi faire de sa vie.
Oliver, l’éternel enfant-artiste autocentré qu’on adore détester : ancien directeur artistique à Broadway, ce quinquagénaire maniéré et fuyant passe sa vie à espérer retrouver sa gloire d’antan. Complétement décalé et dissipé, mais également très observateur et parfois manipulateur quand il le faut, il est celui qui apporte la légèreté et qui fait rire par ses maladresses. On l’aime autant qu’il nous exaspère, mais sans lui la série n’aurait pas la même saveur !
Charles, le vieux con qui ne fait (presque) pas exprès de l’être : ancienne star d’une série policière à succès dans ses jeunes années, Charles est clairement un handicapé social qui lutte avec les codes sociaux modernes et qui peine à se faire apprécier des gens. Octogénaire qui rêve lui aussi de retrouver sa gloire passée, il met le pied dans le plat plus souvent qu’à son tour, ce qui créé une dynamique des plus comiques avec Oliver ! Mais son expérience en tant qu’acteur-enquêteur permet plus d’une fois de débloquer des situations les plus improbables, alors on lui pardonne (un peu).

Le côté un peu pénible de tout ça : oui, ces messieurs semblent régulièrement être à côté de la plaque, quand ce n’est pas pour se perdre en envolées lyriques narcissiques d’anciennes stars de la scène ou pour se plaindre du fait qu’ils ne sont plus tous jeunes, et oui, il semble qu’à chaque fois, ce soit à la jeune femme qu’il revienne de les ramener au centre de la question pour retourner à quelque chose de plus sérieux (un peu comme une maitresse gronderait deux petits garçons indisciplinés – charge mentale bonsoir !).
Mais le résultat est là : ce n’est pas subtile du tout, le trait d’humour dans les comiques de situations est presque trop gros pour que ça passe et pourtant c’est hilarant et ça marche du feu de Dieu !

Des téléspect’enquêteurs au taquet !

Si au début on ne semble pas trop savoir où l’on va, perdus que l’on est dans des circonvolutions, les maladresses et les théories toutes plus folles et impossibles les unes que les autres de la bande des trois, on finit par se rendre compte en même temps qu’eux que tout est lié, que rien n’est le fruit du hasard et que tout a un but. Entre nos pépères du troisième âge et notre trentenaire remontée à bloc, nous suivons, pas à pas, le déroulement des enquêtes comme si on y était. Nous tâtonnons avec eux, nous suivons les erreurs qu’ils font (comme tout amateur se risquant au métier d’enquêteur en ferait) ainsi que leurs réussites inespérées, et on ouvre de grands yeux quand on réalise, en même temps qu’eux, le pourquoi du comment.

Les jeux d’acteurs et les intrigues sont tellement bons qu’on soupçonne 10 meurtriers différents sans jamais être sûr avant la toute fin, et quand on y arrive, on parvient encore à être surpris !
D’ailleurs, petit détail savoureux qui ne spoile pas trop les saisons à venir : les scénaristes ont réussi à planquer mille et une surprises dans l’immeuble historique de l’Arconia, ravivant sans cesse la curiosité et l’intérêt du spectateur, créant à chaque minute ou presque cette espèce de suspense où l’on se demande « mais bon sang, qu’est-ce qu’ils vont encore nous pondre comme folie ? », et c’est génial !

En plus de nos trois héros, je tiens à souligner la pertinence des caractères des personnages secondaires ainsi que la justesse du casting qui les interprète. Tous très bien définis, avec des histoires individuelles bellement mises en avant et approfondies. Personne n’est là simplement pour le décor : tous ont un rôle à jouer, et c’est excellent.

L’œil des seniors – un joyau brut

A tout cela, il faut ajouter une qualité visuelle très marquée avec une esthétique rétro-moderne très poussée dans les décors et les costumes, qui donne une impression de voyager dans les 50’s, les 70’s et notre époque actuelle, tout ça bien en équilibre et dosé à la perfection.

La présence d’une ou plusieurs guest star à chaque saison, comme on pouvait en voir dans les séries des années 90 comme Friends, est très appréciable aussi. C’est rafraichissant et surprenant, surtout lorsqu’on se rend compte que ces personnalités ne sont pas juste là pour se faire de la pub. Toutes ont des rôles importants dans l’intrigue et certains sont même récurrents.

Autre point important à soulever : les thèmes abordés.
En plus de la mort, des meurtres et des enquêtes qui sont naturellement en première ligne, on a affaire aux questions liées à la vie des plus de 50 ans. Leur isolement, leur solitude, leurs difficultés à créer et/ou maintenir du lien au fil des années dans une grande ville (surtout à New-York !), leurs luttes physiques et émotionnelles face à la vie moderne d’aujourd’hui, leur rapport a la technologie mais surtout et le plus important à mes yeux : leur vie amoureuse.
Un sujet qui selon moi est bien trop souvent occulté voire rendu inexistant dans nos divertissements actuels. A croire qu’une fois qu’on a passé la vingtaine ou la trentaine, on ne plait plus, on ne séduit plus, on ne tombe plus amoureux ou que l’on n’a plus aucune vie sexuelle ! L’âgisme d’Hollywood veut nous faire croire que l’on n’existe plus sur ce planlà passé un certain cap, et je dis donc un grand merci aux réalisateurs de cette série de nous démontrer tout le contraire avec autant d’humour, de panache, de mélodrame et de couleurs !

Et enfin, je ne peux pas terminer cet article sans parler du petit plus de la série : le générique !
D’habitude, un générique de début ou de fin, une fois que je l’ai vu, je n’y fais plus attention. Mais après la première saison, quelque chose m’a attrapé l’œil et un petit quelque chose m’a fait comprendre qu’il changeait légèrement en fonction des saisons (1, 2, 3…) ainsi que de la saison dans la saison (été, automne, hiver…), mais aussi des évènements qui se produisent dans les épisodes ! Ce n’est jamais rien de très voyant, un petit détail par-ci ou par-là, mais une fois qu’on s’en rend compte, paf ! Un peu plus de magie se libère et ajoute de la profondeur à l’expérience.
J’adore complètement ! C’est typiquement le genre de petits détails que j’aime reconnaitre et qui fait qu’une série se démarque à mes yeux. Alors si vous êtes comme moi, prêtez-y attention et savourez la découverte !

Ainsi donc, comme vous l’aurez compris, je vous recommande chaudement cette série qui se regarde tellement bien qu’on ne voit pas passer les 10 épisodes de chaque saison.

En espérant vous avoir donné l’envie de la regarder, je vous dis à une prochaine, et d’ici-là, prenez bien soin de vous !

Drey

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