Depuis le 13 avril, l’Atelier des Lumières à Paris propose une exposition immersive autour des œuvres de Gustav Klimt. Le peintre autrichien investi avec Egon Schiele l’espace de cette ancienne fonderie grâce à une production numérique Culturespaces. Fort de ses 650 000 visiteurs, les portes de l’exposition resteront ouvertes jusqu’au 6 janvier 2019.
C’est pour inaugurer le tout premier centre d’art numérique parisien, et marquer les 100 ans de la mort de Klimt et Schiele, que cette exposition voit le jour. Réalisée par Gianfranco Iannuzzi, Renato Gatto et Massimo Sicardi, elle amène les visiteurs à découvrir l’art viennois du XIXe siècle à travers les créations de Gustav Klimt, qui en est une figure marquante. Mise en musique par Luca Longobardi, elle a été conçue selon le procédé AMIEx (ou “Art and Music Immersive Experience”), créé en 2012 par Culturespace.
Un tour à Vienne
Dans le hall de l’exposition, ce sont près de 140 vidéoprojecteurs qui diffusent les œuvres du peintre autrichien, du sol aux plus hauts murs. Pour arriver à ce résultat, des kilomètres d’œuvres ont d’abord été numérisées et travaillées avant de s’animer au rythme des musiques choisies. Les sons sont quant à eux répartis dans l’espace pour tirer profit au maximum du lieu dans lequel ils sont diffusés. Une performance sur-mesure, sur fond de musique classique et de valse viennoise.
L’Atelier permet aux visiteurs de partir à la découverte de Vienne grâce aux indispensables dorures et aux portraits de Klimt. Au travers de six séquences, on découvre ses travaux d’architectures et de décoration en arpentant le Musée d’Histoire de l’Art, le Burgtheater ou le Palais de la Sécession. Puis on rencontre ces longues silhouettes dans leurs écrins dorés, des océans de bleus intenses ou des forêts automnales. Évidemment, “Le Baiser” a lui aussi son heure de gloire.
Rencontres

« Le Baiser »
Les femmes de Klimt ne sont pas en reste. Avec leurs longues silhouettes pâles et leurs chevelures brunes, blondes ou rousses, elles attrapent votre regard. Riantes ou mélancoliques, elles constituent un bel hommage à tous les âges de la féminité et à sa diversité. A l’occasion, les pieds se prennent aussi à danser. On se tourne pour être sûr de capturer cette atmosphère parfois féerique, lorsque des champs de fleurs envahissent le hall ou que les branches d’un arbre de vie se déploient le long des murs. Les silhouettes mélancoliques de Schiele, à la fois captivantes et inquiétantes, s’invitent elles aussi dans la danse.
Le temps d’une demi-heure, vous serez coupés du monde pour pénétrer celui de l’artiste. Et c’est là la force des arts numériques. S’ils permettent à ces œuvres de rencontrer des spectateurs qu’elles n’auraient peut-être jamais touchés, ils leur donnent aussi la possibilité d’interagir avec elle, créant ainsi des souvenirs vivaces. La culture se découvre différemment. J’ai vu des enfants s’amuser à se fondre dans les projections, à les toucher du doigts en trottant à travers le hall. Des plus grands s’asseoir, pour profiter du spectacle. D’autres s’amuser des lumières sur les visages. L’exposition réussit ainsi à créer une rencontre entre Klimt et ses visiteurs, grâce à un univers soulignant toute la beauté et les émotions au cœur des œuvres des deux peintres.