Équation mystère

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Lectures, Random !

La lecture de cet ouvrage découle à la fois d’un projet et du hasard. D’un projet qui était de me pencher sur les grands noms du polar francophone. Du hasard, car face à un tel projet, je ne savais pas où commencer. J’ai tenté d’attaquer une aventure de Maigret, mais à ma grande honte le livre m’est littéralement tombé des mains. Fort heureusement, j’ai pioché dans une étagère Six crimes sans assassins de Pierre Boileau, qui m’a permis d’avancer dans ma quête et d’acquérir des points d’expérience (youpi !).


 

L’intrigue de Six crimes sans assassins est centrée sur le thème classique du meurtre en pièce close, ici décliné de plusieurs manières. Tout commence par un dimanche tranquille dans un quartier cossu. Des cris émanent de l’appartement d’un couple bourgeois sans histoires. Les voisins accourent et découvrent le mari mort et sa femme gravement blessée, sans connaissance. Le ou les agresseur(s) est(sont) introuvable(s).

Face à une telle énigme, on fait appel aux service du commissaire Bastien Darmoncourt, accompagné de son ami Simon Loupias. Et tandis qu’ils font face à un mystère des plus complexes, les morts se suivent… Comme indiqué dans le titre, il y a bien six cadavres qui vont se succéder au sein de cet ouvrage peu épais. Résultat, les morts s’enchaînent assez vite. Comme dirait Théo, le machiavélique allemand des Tontons Flingueurs, « ça tombe comme à Stalingrad ».

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Pierre Boileau est notamment connu pour avoir fait partie du prolifique tandem Boileau-Narcejac qui a, entre autres, donné naissance à l’incontournable Celle qui n’était plus, ouvrage qui a inspiré le film « Les Diaboliques ».

Tous ces décès en chaîne créent un rythme effréné qui souligne la course poursuite entre les enquêteurs et le mystérieux assassin qui semble avoir toujours un train d’avance sur eux. Ça devient même assez frustrant de les voir patauger dans un brouillard de plus en plus épais, tandis que la mort s’abat implacablement sur les victimes successives.

Le livre est trop court pour qu’on ait vraiment le temps de se lasser, en revanche cette toute-puissance de l’assassin provoque une certaine nervosité chez les lecteur, le laissant en tension pendant toute la lecture. 

Les personnages sont assez classiques, et même un brin interchangeables, mais en rien désagréables. On peut leur reprocher une certaine fadeur, le duo écrivain/détective semble avoir déjà été lu des millions de fois. Mais ce n’est pas dérangeant car au fond c’est surtout l’intrigue et sa résolution qui comptent. Comment l’assassin s’y est-il pris ? Cette question plane sur tout l’ouvrage et n’est résolue que dans les dernières pages en un épilogue dramatique. J’ai été agréablement surprise par le retournement de situation final – c’est bien la première fois que je lis un tel retournement.

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Spoilers : L’idée de renverser les rôles de victime et d’agresseur pour l’agression du début permet de voir l’intrigue sous un jour nouveau et l’assassin insaisissable et machiavélique devient un homme prit dans une spirale infernale

Le style est agréable à lire et, après avoir lu plusieurs polars plus modernes à la suite, j’ai apprécié retomber dans cette ambiance feutrée qu’on retrouve souvent dans ces ouvrages un peu « old-school ». Cette lecture fut globalement une jolie découverte et un bon divertissement. Ce n’est pas le genre de polars qui va vous empêcher de dormir la nuit ou vous retourner les tripes et justement, c’est appréciable. Je le recommande aux curieux plus avides de remue-méninge que de sensations fortes.

Bonne lecture,

Miss Jack

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