Pour fêter le retour en mère patrie, j’ai pensé à aller au cinéma avec Jack. Après m’être passée de films français pendant un an, j’ai jeté mon dévolu sur celui de Beigbeder, L’Idéal. Est-ce que c’était une bonne idée ? Je vous laisse le découvrir tout d’abord avec elle. Je vous retrouverai juste après.
Je ne suis jamais allée voir un film sans avoir vu au moins la bande annonce. Enfin, pour être exacte, je ne vais plus voir de films sans regarder la bande annonce, pour éviter les mauvaises surprises. Je ne dis pas que ça fonctionne à tous les coups, je dis simplement que ça m’évite parfois d’être déçue. Parfois, il m’arrive de consulter quelques critiques en complément. Que voulez-vous, je ne suis pas une aventurière, j’aime avoir au moins une idée de ce que je vais voir.
Tout ça pour dire que quand ma vénérée patronne, maîtresse absolue de ce blog, m’a proposé d’aller voir L’Idéal, j’ai fait une recherche rapide histoire de voir à quoi m’attendre. Ce film est l’adaptation d’un ouvrage de Frédéric Beigbeder intitulé « Au secours pardon ». Il fait suite aux aventures d’Octave Parango qu’on avait déjà rencontré en publicitaire désabusé dans « 99 francs ». Ce livre avait été adapté par Jan Kounen avec Jean Dujardin dans le rôle principal. Cette fois-ci, c’est l’auteur lui-même qui est aux manettes et Gaspard Proust, qu’il avait déjà dirigé dans « L’amour dure trois ans » qui prête ses traits à Octave.
Notre héros, toujours aussi cynique et amateur de femmes a quitté le monde de la publicité pour devenir scout : il recrute des mannequins pour le compte d’une agence russe dirigée par des individus pour le moins douteux. Il est appelé à la rescousse par les équipes de la multinationale « L’idéale », spécialisée dans les cosmétiques, confrontée à un scandale international après que sa sex-tape nazie ait fait le tour du web. Accompagné de la Visual, coach de « L’idéal », Octave va se mettre en quête du mannequin parfait.
Je n’avais pas lu « Au secours pardon » et mes souvenirs de « 99 francs » étaient plutôt vagues, ce qui m’a permis d’aborder le film avec un état d’esprit assez neutre. Dans un premier temps, j’ai beaucoup aimé le cynisme avec lequel on présente l’univers à la fois du mannequinat et des cosmétiques, des empires basés sur l’apparence et la frustration de ceux qui n’ont pas cette apparence. Les personnages qui gravitent autour de ces univers sont extrêmement caricaturaux, mais dans certains cas cela ne m’a pas dérangée. Quand cette caricature était accompagnée d’un très bon jeu d’acteur, comme dans le cas d’Audrey Fleurot et Jonathan Lambert, non seulement cela appuyait le message du film, mais en plus c’était franchement drôle. En revanche, les deux patrons russes d’Octave étaient si stéréotypés que cela en devenait ennuyeux.
Et Octave, me direz-vous ?
Là encore, j’ai aimé son cynisme, sa cruauté, son détachement par rapport au milieu dans lequel il évolue et aux êtres qu’il côtoie : Octave est un sale gosse prétentieux et égoïste. J’ai trouvé Gaspard Proust très bon, il a réussi à s’approprier le rôle dans copier Dujardin et propose sa propre version d’Octave Parangot.
Vous l’avez compris, ce qui me plaisait dans le film, c’est son côté féroce. C’est pour cette raison que j’ai décroché à partir du moment où Octave devient plus humain. Pour moi, Beigbeder a mal géré la transition entre un Octave détestable et un Octave responsable, qui s’interroge et se remet en question. On a l’impression qu’il change d’un coup de baguette magique. Comme le film s’articule autour de sa personnalité, le changement d’Octave entraine un changement dans le film et on perd tout le côté cynique pour aller vers un Happy End qui se voudrait feu d’artifice mais fait un peu pétard mouillé. Bon, je suis mauvaise langue, la fin est sympathique, mais j’aurais préféré quelque chose d’un peu moins « gentil ». J’aurais aimé que le réalisateur conserve jusqu’au bout le ton qui m’a plu dans la première partie du film, au lieu d’essayer de nous vendre une rédemption bâclée.
Globalement, j’ai un avis en demi-teinte sur le film. Il y a d’excellentes scènes de comédie, comme la scène de réunion de crise chez « L’idéal », mais on a également des scènes franchement inutiles, comme celle de l’orgie chez un des patrons russes d’Octave. On a d’excellents seconds rôles qui balancent des répliques bien senties, mais aussi des caméos franchement superflus. On a une bonne idée de départ, mais un retournement un peu banal et certaines idées du film ne sont pas exploitées jusqu’au bout.
Au final, je suis contente d’avoir vu ce film, mais je ne sais pas si j’aurai un jour envie de le revoir. Si vous l’avez vu, n’hésitez pas à partager votre avis avec nous et je vous laisse avec l’avis d’Aleksandra !
A mon tour de vous racontez ce que m’a inspiré ce film. Vous pouvez maintenant posez vos yeux et ouvrir vos oreilles :
Images (par ordre d’apparition) :
- cinema.jeuxactu.com
- notrecinema.com
- lejdd.fr
Musique : Dusty Road (Jingle Puks)
En-tête : © Légende Distribution
Mademoiselle Jack & A.D.