Photo du Musée du Quai Branly. © Andreas Praefcke

Joyeux anniversaire

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Evénements

Le 21 juin s’est ouvert au musée du Quai Branly l’exposition Jacques Chirac ou le dialogue des cultures, fêtant ainsi les dix ans du musée. C’est l’occasion de revenir sur un musée que l’on doit à un homme discrètement passionné et engagé

Il y avait déjà la bibliothèque François Mitterrand, le centre Pompidou et le Mémorial Charles de Gaulle. On peut aujourd’hui ajouter à cette liste le musée du quai Branly – Jacques Chirac. Effectivement, pour sa première dizaine, le musée s’est offert une mise à jour en prenant le nom de son père, et ce nouveau nom a fait parler les médias : Chirac étant encore vivant, n’est-ce pas lui mettre un pied dans la tombe ? Apparemment non. Ce nouveau nom, résultat d’un processus réglementé, a même été validé par l’actuel président. Dans les règles de l’art en somme.

Le Musée du Quai Branly, 10 ans déjàAffiche_10_ans
L’histoire commence en 1996, lorsqu’on annonce la création d’un musée des arts et des civilisations, après une année de travail en commission. On y présentera des œuvres issues des fonds du musée de l’homme et du musée national des arts d’Afrique et d’Océanie. C’est en 1998 que naîtra l’Établissement public du musée du Quai Branly, dont la construction sera confiée à Jean Nouvel, lauréat d’un concours de maîtrise d’oeuvre en 1999.

La création des jardins sera quant à elle confiée à Gilles Clément. Les murs végétaux seront l’affaire de Patrick Blanc. C’est finalement en 2oo6 que sera inauguré le musée. On y retrouva des personnalités comme Kofi Annan, le secrétaire général de l’ONU, Rigoberta Menchú, militante des droits humains au Mexique et prix Nobel de la paix en 1997 ou encore le chercheur Claude-Lévy STRAUSS. Déjà dix ans. Et quoi de mieux qu’une exposition pour fêter cet anniversaire ?

Westerns, musiques militaires et arts premiers
Du haut de mes 23 ans j’ai longtemps collé à Chirac l’image d’un sympathique bon vivant, ami des agriculteurs et amateurs de tête de veau (vous remercierez les Guignols de l’info pour ça). C’est assez tardivement, et je ne pense pas être la seule dans ce cas, que j’ai découvert le Chirac amateur d’arts premiers, défenseur des civilisations et des langues qui font le monde.

L’exposition m’a permis de découvrir, toute sensibilité politique et questions judiciaires mises à part, des aspects différents et parfois surprenants de l’homme politique. Je connaissais son amour pour la Chine ou le Japon mais j’ignorais son affection pour la Russie. J’ai même souri en imaginant un jeune Chirac distribuant L’Humanité Dimanche, mû par l’importance de l’Appel de Stockholm qu’il a d’ailleurs signé. En effet, à travers tous les panneaux se dessine une formation empreinte d’ouverture d’esprit, de curiosité, d’indépendance et d’empathie, aussi.

L’exposition met bel et bien en avant le travail et le désir de rapprochement des cultures qui semble lui tenir à cœur. On doit par exemple à ses mandats la rénovation du musée Guimet, où il croise les cultures asiatiques pour la première fois, l’ouverture du Pavillon des Sessions et du Département des arts de l’Islam au Louvre. Construire des ponts, c’est peut-être bien possible après tout…

Ça se fête
affiche-jacques-chirac-bdQuelques 150 œuvres autour d’une soixantaine de dates mettent en lien la vie et l’évolution de Jacques Chirac et celle de notre regard d’occidentaux sur les cultures lointaines. De la triste exhibition de la Vénus Hutentotte en 1817 jusqu’à l’ouverture du musée du Quai Branly en 2006, en passant par l’art dégénéré allemand de 1937 et les expositions anthropologiques des Jardins d’acclimatation, l’exposition met en lumière le chemin douloureux qu’il a fallu parcourir pour atteindre la considération et le respect des arts et des civilisations extérieures à l’occident.

On découvre ou retrouve des personnalités éminentes comme Jacques Kerchache, Claude Lévi-Strauss ou Jean Mallaurie, qui ont énormément fait pour l’ouverture d’esprit de l’Europe. Le musée du Quai Branly a beau ne pas être mon préféré (je le trouve trop sombre), l’exposition a tout de même réussi à capter mon attention. Le rassemblement d’œuvres d’horizons aussi différents a quelque chose de surprenant et d’enrichissant.

Principalement parce que je suis abonnée à des musées à la gloire de la renaissance italienne ou de l’Égypte ancienne et que, tristement, j’en sors assez peu. Cible de choix pour ce type d’expo me direz-vous. La diversité des supports, photos, sculptures et autres objets, attire l’œil et entretient l’intérêt.

Un conseil ? Aller la voir en semaine, si possible : peu de monde, donc assez de temps à passer sur les panneaux et les vitrines sans devoir sautiller pour y voir quelque chose…

Commissariat : Jean-Jacques Aillagon (ancien ministre)

Assistant du commissaire : Guillaume Picon (historien)

Sur la Mezzanine est du 21/06/2016 au 09/10/2016

@aleksduncan


Informations pratiques :

Musée du quai Branly – Jacques Chirac : 37 Quai Branly, 75007 Paris [01 56 61 70 00].

Ouverture du musée :

11:00 – 19:00 (mardi, mercredi et dimanche)

11.00 – 21.00 (jeudi, vendredi et samedi)

Billets :

Plateau des collections

  • Plein tarif : 9 €
  • Tarif réduit : 7 €
  • Gratuité : 18-25 ans (résidents de l’UE), enseignants (sur présentation du pass éducation), membres des sociétés savantes, titulaires d’un Paris Museum Pass.

Billet jumelé

  • Plein tarif : 11 €
  • Tarif réduit : 9 €

L’accès au musée est gratuit le premier dimanche de chaque mois pour tous.

Plus d’informations sur les tarifs ici.

 

 

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