Cet Eté, le film Suicide Squad a fait coulé beaucoup d’encre et de salive. J’ai récemment lu le comics qui m’a permis de mettre les deux en parallèle.
Têtes Brûlées

© DC Comics
Dans ce nouveau tome des aventures de l’escadron Suicide, le trio Glass (scénario), Dallochio et Clayton (dessin) offre une nouvelle mission à une équipe qui fête déjà ses 57 ans. Cette fois, l’équipe est envoyée « nettoyer » un stade infecté par un virus étrange et inconnu. On retrouve notamment Deadshot, El Diablo, King Shark ou encore Black Spider dans une succession d’affaires délicates gérées par la terrible Amanda Waller.
Artistiquement, ce tome est un succès. Le dessin est extrêmement bien réalisé, les nuances émotionnelles y sont représentées à la perfection. De la même manière, le travail sur la couleur est efficace, créant des ambiances parfois terriblement glauques.
Quant au scénario, Adam Glass nous offre une histoire dynamique et imprévisible qui tient la route. Il met en scène des personnages névrosés, à l’image d’Harley Quinn, et pourris jusqu’à la moelle auxquels, a priori, on n’aimerait pas avoir à faire. Pourtant, ces traits déplorables n’empêchent pas l’empathie ni l’attachement. J’ai d’ailleurs une certaine affection pour Harley Quinn qui, si déglinguée soit-elle, a une histoire touchante.
Parallélisme

© Warner Bros.
La trame de ce nouveau tome et celle du film étant complètement différentes, la comparaison paraît difficile. Scénario mis à part, un certain nombre d’éléments saute quand même aux yeux. L’atmosphère du comics semble bien plus glauque que celui du film. Le ton y est d’ailleurs plus cru voire cruel. De la même manière les personnages y sont plus mauvais.
Dans la série des partis pris surprenants du film il y a évidemment Deadshot, incarné par Will Smith à l’écran mais blanc dans le comics, et ses affaires familiales édulcorées ou la relation entre Harley Quinn et le Joker, romancée pour le bien du film. A l’inverse de ces adaptations, on retrouve des personnages presque calqués, comme El Diablo, dont l’histoire ne varie que peu d’un média à l’autre. Malgré ses choix parfois douteux, le film n’est pas à balancer. En tous cas dans sa totalité.
Sortie cinéma
Mon intérêt pour ce film était principalement esthétique, soyons honnête. Qu’il s’agisse des affiches ou de la bande-annonce, il y a eu un vrai travail pour faire miroiter de belles choses quant au fond et à la forme. Si le film s’est révélé sympa il m’a aussi laissé frustrée. Frustrée du manque de détails quant à certains personnages, Killer Croc en tête, et de l’évolution parfois confuse de la trame.

© Warner Bros.
Le principal problème est certainement le montage qui n’est pas très efficace. Faire le lien entre les événements, pour peu qu’on ne connaisse pas les comics, s’avère parfois compliqué et les enchaînements ne sont pas toujours naturels. Du coup, l’histoire semble avancer par à-coups. De la même manière, le placement des musiques ne fonctionnait pas toujours très bien. Il y a malheureusement quelques scènes où, plutôt que créer une ambiance ou une atmosphère, elle servent juste de guirlande.
N’étant néanmoins pas une spécialiste en matière de comics (notez que je l’ai lu après avoir vu le film), les écarts ne m’ont pas choquée plus que ça. Prenez par exemple la relation entre le Joker et Harley Quinn. Si romancée soit-elle, elle fonctionne et apporte quelque chose d’intéressant au personnage d’Harley Quinn. Une nouvelle facette. Quant au Joker, j’avoue qu’il m’a laissé une impression étrange. Je l’ai trouvé très perturbant.
Indubitablement, ce film a de multiples défauts. Toutefois, il a aussi ses moments brillants et c’est pour ça que je vous invite à lui donner une chance, quoiqu’en dise la critique (et je me compte dedans). Histoire de pouvoir en discuter, par exemple. Les battes de base-ball restent bien entendu à l’entrée…
En-tête : © Warner Bros.