Les quatre rescapés, complémentaire, forment un groupe touchant.©Twentieth Century Fox

Apocalypse adolescente

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Cinéma

Il y a un mois sortait en salle Darkest Minds : Rébellion, réalisé par Jennifer Yuh Nelson et adapté de la saga littéraire éponyme d’Alexandra Bracken. Dans cette nouvelle dystopie, un virus s’abat sur les États-Unis et décime les enfants. Si certains d’entre eux survivent, ils développent des pouvoirs que tout le monde ne voit pas d’un bon œil.

Ruby Dale a dix ans lorsque cette étrange épidémie s’abat sur le pays. Elle a en effet la particularité de ne contaminer que les enfants et les adolescents, et se révèle foudroyante. Rapidement, elle emporte de nombreux camarades de classe de Ruby sans pourtant avoir d’effets sur elle. Plus surprenant encore, la petite fille semble même avoir acquis des capacités inexplicables. Comme tous les survivants.

D’une intelligence accrue au contrôle des éléments en passant par la télékinésie, ces pouvoirs et leurs éventuelles répercussions inquiètent les autorités. Pour endiguer les risques, le gouvernement met en place des camps de travail et y rassemblent les enfants, classés par niveau de dangerosité. Et malheureusement pour elle, Ruby n’y échappe pas.

“The only ones who can help us, are us”

Chubs à la fois brillant, attachant et agaçant, est incarné par Skylan Brooks. C'est Miya Cech qui prête ses traits à Zu. ©Twentieth Century Fox / Andrea Hansen

Zu (Mia Cech), Chubs (Skylan Brooks) et Ruby (Amandla Stenberg). ©Twentieth Century Fox / Andrea Hansen

Darkest Minds s’inscrit donc dans la lignée des dystopies que l’on retrouve fréquemment en librairie et sur grand écran. Symptôme d’une époque anxiogène ou effet de mode, cette histoire réussit néanmoins à soulever des interrogations.

Ainsi, dans ce monde qui s’apparente au nôtre, une génération se trouve massacrée à l’échelle nationale, dans un étrange souci de protection, au motif qu’elle est différente. Là où il y aurait donc de quoi en avoir après cette entité floue qu’est le pouvoir des adultes, le film crée un flottement : et si ce n’était pas si simple ?

En évitant de mettre les pieds dans le plat, Darkest Minds réussit à nous faire voir le monde à travers les yeux de Ruby et de ses amis. Et surtout, l’évolution de leur vision. Au fur et à mesure de leur périple, les frontières entre “bien” et “mal” deviennent plus flous, en même temps que les espoirs des personnages se heurtent à la réalité et à ses nuances traîtres. Les adolescents découvrent ainsi les nombreux motifs, pas toujours désintéressés, que peut cacher cette idée de “faire le bien” et toutes ses acceptions subjectives.

Production à la chaîne

Ruby, incarnée par Amandla Stenberg, et Liam, joué par Harris Dickinson © Twentieth Century Fox / Andrea Hansen

Ruby et Liam ( Harris Dickinson). © Twentieth Century Fox / Andrea Hansen

En arrière-plan se dessine aussi une réflexion quant au rôle et à l’impact des idéologies sur les individus. Si Ruby, Liam, Chubs et Zu courent après cette espèce de paradis où les enfants sont libres, après leur temps dans les camps, ils finiront par déchanter. La vitrine a beau être différente, les mécanismes et la finalité sont les mêmes et portent atteinte à leur liberté.

A côté de ça, le film pâtit malheureusement d’une structure déjà-vue et d’un développement relativement prévisible. Au point que quelques remarques acides m’ont régulièrement gratté les cordes vocales.

Faire des suppositions, pourquoi pas. Mais quand les nœuds de l’histoire semblent préfabriqués et annoncés ça a tendance à agacer. On lui reprochera d’ailleurs un problème de rythme, où des éléments fondateurs de l’histoire, tels que le virus ou l’apparition des camps, sont peut-être balayés un peu vite.

L’inévitable histoire d’amour paraît elle aussi mal amenée. Plutôt que de prendre le temps de construire et de développer une relation avec subtilité, le film braque un néon sur le futur couple, en soulignant le tout avec des moments un brin lourdingues. D’ailleurs, l’immédiateté de cette histoire la rend assez peu crédible à mes yeux. J’apprécie toutefois que le personnage de Ruby, joué par Amandla Stenberg, soit un personnage fort et qu’il le reste.

@aleksduncan


 

En-tête : © Twentieth Century Fox 

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