« Belzebubs », c’est d’abord un projet lancé par le bédéiste finlandais JP Ahonen. Documentant les péripéties d’un groupe de black metal éponyme, ses strips s’accompagnent maintenant d’un album, sorti vendredi chez Century Media.
JP Ahonen est un illustrateur fada de musique qui avait déjà frappé avec « Perkeros« . Cette fois, c’est sur le web qu’il déroule les aventures de groupe de black metal Belzebubs depuis 2014. A raison d’un nouveau strip chaque vendredi sur Facebook et Instagram, son histoire prend la forme d’un documentaire suivant les musiciens au travail et dans leurs vies. Quelque part entre le cartoon et la sitcom, on découvre autour du groupe la famille idéale du black metal, avec ses galères de couple et les délires de ses enfants.
Quand le web-comics d’Ahonen a gagné en popularité, il s’est décliné sur plusieurs formats. Les strips ont été publiés dans un premier recueil, chez Glénat Comics en France, et la musique a pris forme. Trois titres sont sortis avant l’album « Pantheon of the Nightside Gods » ce vendredi. La cerise sur le cheesecake ? La création de clips animés, avec Pyjama Films, qui associent parfaitement entre le sérieux du metal aux gags de cartoon.
Le black metal figure parmi les genres que je prends avec des pincettes. Le son est souvent trop lourd pour satisfaire mes oreilles et je n’aime pas avoir le sentiment que ma chaîne hi-fi m’attaque. Mon grief principal étant que je ne distingue pas la mélodie et les variations (comment ça on peut pas mettre de la vielle à roue partout ?!). Moralité, je suis partie avec quelques inquiétudes.

Ecoutez « Dark Mother »
Et l’album de Belzebubs a tous les traits du genre, en commençant par le chant d’âme damnée et la guitare un poil violente. Ceci étant dit, il propose également des sonorités franchement inattendues en faisant intervenir une guitare folk ou en partant dans un délire progressif. C’est un disque soigneusement construit. Sur le principe du calme avant la tempête, les phases d’attaque et les descentes sont agencées de sorte que l’écoute se fait facilement. La voix féminine participe également à dynamiser les titres.
Et si vous deviez n’en écouter qu’une, ce serait « Dark Mother », pour ces variations auxquelles je tiens tant. Sans oublier un solo de guitare bluffant et des associations sonores qui se complimentent. La brutalité du black metal se mêle à des chœurs qui lui confèrent solennité et beauté.