À force de laisser traîner mes oreilles un peu partout cette année, j’ai découvert quelques groupes, dont les Suédois de Katatonia. Plus tôt cette année, ils ont sorti un nouvel album, City Burials, qui marque une reprise après trois ans de pause. Et figurez-vous qu’il est étrangement en accord avec l’Hiver.
L’air de rien, le groupe existe déjà depuis une petite trentaine d’années. Non, ce n’est pas moi qui suis mauvaise en calcul (pas cette fois !). Katatonia commence à la fin des années 1980. Jusqu’en 1991, ils seront Melancholium. À l’origine du groupe, il y a Jonas Renkse, au chant, et Anders Nyström, guitariste. Le line-up actuel compte également Niklas Sandin, à la basse, Daniel Moilanen, à la batterie, et Roger Öjersson, à la guitare.
Côté musique, on est sur un univers un peu loin du progressif actuel. Rien qu’au logo (qui n’est plus le même aujourd’hui), on comprend que c’est un groupe de metal extrême, quelque part entre le doom et le death. D’ailleurs, cette période couvrira une bonne partie des années 1990, avec trois albums (Dance of December Souls, For Funeral to Come, Brave Murder Day). En 1998, la recette a changé. Le chant est clair et une voix plus douce se fait entendre. Et c’est un peu cette voix, qui a attiré mon attention.
Imagination
Les derniers albums de Katatonia s’approchent un peu du son d’Ulver, la couleur électronique en moins, ou de Leprous. C’est un son très atmosphérique, qui propose quelques envolées metal. Selon les titres, la guitare et la batterie prendront plus ou moins du côté progressif ou extrême (Nephilim, par exemple) et le son va s’allourdir. Quant aux paroles elles tournent autour de l’esprit et de ses difficultés. Certaines tiendraient même du vécu.
C’est peut-être ce qui fait que la voix de Renkse, à la fois douce et froide, transmet beaucoup d’émotions. Elle enrobe et emporte dans l’univers du groupe. À titre personnel, l’alliance du chant et des instruments m’évoque un Hiver sec, qui pique un peu les joues, et un ciel blanc. Et surtout, de grands étendues. Bref, Katatonia capture autant l’attention que l’imagination.
Et c’est un groupe plutôt prolifique, certaines chansons comptant deux voire trois versions. En écoutant la discographie (en sens inverse, certes), on capture assez bien le processus d’affinage de leur son et leurs différentes périodes. Leurs albums live attestent qu’ils restent très bons et Dead Air, leur concert confiné, en impose.
@aleksduncan