« Mareil-sur-Mauldre ». La voix de la SNCF me réveille un peu brutalement. J’attrape mon sac, et fais sursauter un voisin de voyage en sautant du train. Nous sommes le 22 mars, et mon sens de l’orientation boiteux et moi partons à la recherche du festival Mareil sur Rock.

---

Malgré un GPS aux fraises et une légère inquiétude horaire, je trouve mon chemin facilement. Un peu trop à mon goût. Deux ou trois personnes me voient m’approcher, reculer, regarder mon GPS et revenir. Une affiche scotchée sur la porte me soutient pourtant que je suis au bon endroit. Téléphone rangé dans la poche, j’entre récupérer mon bracelet jaune et me poser dans un coin.

Les Yvelines ont un incroyable talent

Mareil sur Rock est un festival organisé par l’association Dynam’It. Son objectif est de mettre en avant des artistes issus des Yvelines. Organisé depuis six ans, le festival propose un tremplin depuis trois ans. Une soixantaine d’artistes ont ainsi soumis une candidature à l’édition 2024. Trois groupes ont été sélectionnés pour se produire dans le cadre de la soirée tremplin : Clayton Ravine, qui propose de la power pop, Knock me Out et son power rock, et le groupe de punk-rock Netkiff. Le gagnant, à l’applaudimètre, aura notamment l’occasion de revenir jouer le lendemain aux côtés d’un tribute band à U2, Personne.

Pour laisser aux groupes le temps de s’installer, l’association a prévu une série de quiz en forme d’entractes. Le problème, c’est qu’ils portent tous sur U2. Un groupe dont je n’ai jamais dépassé les hits qui passaient à la radio. Chacun des quiz permet de gagner une place pour le concert du lendemain. Autant vous dire que je n’ai pas fait partie du trio gagnant – j’ai même capitulé à la deuxième session en me promettant d’aller les écouter un peu mieux.

Rock collection

Les premiers à monter sur scène sont les quatre musiciens de Clayton Ravine (dont vous avez entendu parler il n’y a pas si longtemps…). Ils entrent sur un extrait sonore de Retour vers le Futur avant de se lancer dans une opération de chauffage de salle efficace. Ils prennent un plaisir visible à jouer et font même participer le public. La voix principale s’emporte et s’aventure dans un chant un peu punk. Dans le public, un bonhomme a commencé à danser comme si sa vie en dépendait – et il ne s’arrêtera pas avant la fin de la soirée.

Après un deuxième échec critique pour moi, il est temps d’accueillir le trio Knock me Out, dont j’étais particulièrement curieuse de la performance. Quelque part en 2015, nos chemins s’étaient déjà croisés. Depuis, leur line-up a bougé et leur style a évolué. Le son est plus lourd, et le chant oscille entre clean et growl avec une facilité surprenante. Leur univers esthétique flirte avec le mystique. Côté scénographie, ils compensent largement le fait d’être la plus petite formation de la soirée par une énergie terrible, qui amène le bassiste à traverser la salle pour aller jouer sur un bar, le tout sans s’interrompre.

Verdict

Le dernier groupe à se produire est Netkiff. Si la musique est entraînante et la scène animée, ils sont cinq, ils pâtissent de quelques problèmes techniques qui rendent le début du set un peu cafardeux. Leur énergie permet néanmoins de dépasser ces soucis et finit par me convaincre d’aller mettre un orteil dans la scène punk rock, que je connais assez mal. C’est même eux qui remporteront le tremplin, à un cheveux de Clayton Ravine et Knock me Out.

Aleks Duncan