Terrible : L’enfant, la jeune fille et la sorcière 

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Lectures

Je me suis rendue compte récemment que j’avais peu chroniqué de BD sur Ilmi’, alors que j’en lis pourtant une certaine quantité, et que j’ai pu découvrir de véritables pépites. J’ai un faible pour le travail d’Hubert, notamment les séries « Beauté » et « Les Ogres-dieux » dont je reparlerai peut-être à l’occasion (si jamais je ne le fais pas, foncez et lisez-les, c’est génial). (Vraiment).Mais revenons-en à nos moutons. Enfin, à notre BD : « Terrible », de Gaël Henry.


« Terrible », parue en 2024 aux éditions Dupuis, nous raconte l’histoire de la jeune adolescente Ana. Celle-ci doit veiller sur son petit frère Noé, ce qui ne l’enchante pas particulièrement. Lui veut aller se baigner à la rivière et Ana a prévu de retrouver son amoureux. Noé échappera à sa surveillance et s’engagera dans une grotte interdite avant de disparaître. Sa soeur va suivre ses traces et se retrouver propulsée dans un endroit étrange. La première personne qu’elle y rencontrera est une jeune femme peu dégourdie. Vassilissa-la-très-belle, c’est son nom, doit se rendre chez Baba Yaga pour demander du feu.

Notre héroïne se balade donc dans un univers de conte de fée. Mais ici, nulle trace des princesses Disney qui charment les oiseaux d’une chanson. Les gens qu’elle croise sont bêtes. Cruels. Égoïstes. Notamment Vassilissa, qui ne brille ni par son intelligence, ni par son courage… ni par une quelconque autre qualité, d’ailleurs. Ana se retrouve ainsi envoyée à sa place chez la terrible Baba Yaga. Contre son gré, elle semble devenir l’héroïne d’un conte d’apprentissage où chaque leçon s’accompagne de difficultés, voire de désillusions. Au fur et à mesure du chemin, Ana semble petit à petit quitter l’adolescence et évoluer. Elle n’en devient pas parfaite pour autant : elle s’emporte, s’égare et peut se montrer égoïste, ce qui la rend terriblement humaine. 

la face sombre des contes de fées

J’ai beaucoup aimé l’humour grinçant de l’auteur qui dresse une galerie de personnages plus pénibles les uns que les autres. Le rythme du récit m’a beaucoup plu,  les quelques périodes d’accalmies me procurant un faux sentiment de sécurité, bien vite détruit par un nouveau retournement. Je dois avouer que je n’ai pas du tout vu venir la fin, qui m’a beaucoup bouleversée.

Son style graphique a commencé par me déstabiliser un peu, mais je trouve qu’il sert parfaitement le récit. Il donne parfois l’impression que l’héroïne se ballade dans un rêve, ou une sorte de mirage. Si vous aimez découvrir la face sombre des contes de fées et que l’humour grinçant ainsi que la cruauté ne vous font pas peur : foncez !

Sur ce, je m’en retourne dans mon nid et vous dit à bientôt pour une nouvelle lecture !

Theomus

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