Affiche pour la série "The Musketeers" de la BBC.

Du livre à la télévision

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Séries

D’Artagnan et consort s’invitent régulièrement sur le petit écran. La BBC a notamment produit la série The Musketeers de 2014 à 2016. Certes, il s’agit plus d’une réutilisation des personnages qu’une adaptation des trois romans, cependant j’ai trouvé la série assez attachante.  Le scénario est bon et offre parfois quelques belles surprises. Les héros sont bien joués, sympathiques et héroïques certes mais ont une certaine épaisseur ; chacun porte une blessure, une faille ce qui ne les rend que plus crédible et leur permet d’éviter le piège du « gentil héros héroïque ».  Les personnages secondaires sont assez travaillés même si je déplore un peu le côté cliché de Louis XIII.

L’adaptation de personnages de romans est un phénomène assez ancien tout de même, on retrouve notamment plusieurs versions d’Arsène Lupin  diffusées à la télévision française : la première produite entre 1971 et 1974 où Georges Descrières prêtait ses traits au gentleman cambrioleur et la seconde en 1980, sous forme de mini-série mettant en scène Jean-Claude Brialy.

Adapter un personnage existant présente certain avantage. Sa notoriété permet d’attirer du monde, il possède déjà une histoire connue ce qui permet d’entrer dans le vif du sujet sans perdre trop de temps en présentations. Mais cela peut également s’avérer risqué. Le lecteur peut se montrer exigeant quant à la qualité de l’adaptation. Je ne sais pas pour vous, mais j’ai un lien presque sentimental avec les personnages que j’apprécie, ce qui me rends d’autant plus impitoyable quand une adaptation est médiocre.

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ça, c’est juste pour le plaisir

L’autre risque est celui de la concurrence. Les personnages les plus populaires sont souvent adaptés plusieurs fois.  En 2014, nous avons eu droit à deux adaptations de La Guerre des Boutons. Pour les séries, c’est Sherlock Holmes qui a eu droit à une double ration d’adaptation. Il a fait son grand retour sur le petit écran en 2010 avec Sherlock, puis en 2012 avec Elementary. Assez vite, certains fans ont débattu pour savoir quelle adaptation était la meilleure. Maintenant que tout le monde se fiche éperdument de ce débat, je me permets de vous donner mon avis.

Comparer deux adaptations me semble dommage. Chacune est le reflet d’une vision différente et d’un projet différent : pourquoi essayer de déterminer si l’une est meilleure que l’autre ? Certes, les deux séries prennent le pari de placer Sherlock à notre époque mais la comparaison s’arrête là.

Affiche pour la première saison de "Sherlock", produit par la BBC.

©BBC

Pour la version de la BBC, j’ai été conquise. Déjà par le casting. Le choix des acteurs était parfait, pas seulement pour les deux acteurs principaux mais également pour Mycroft, Mrs Hudson et bien sûr plus tard Moriarty et Mary. Ce casting cinq étoiles a pu s’appuyer sur de très belles revisites des enquêtes historiques de Sherlock.

Ajoutez à cela une ambiance propre à la série et une inoubliable musique et vous obtenez le carton qu’est Sherlock. Les saisons étaient certes courtes mais tous les épisodes étaient bons. Je venais à peine d’en finir une que déjà, je piétinais en attendant la suivante. L’affrontement entre Moriarty et Sherlock fut une vraie réussite.

Mais.

Oui, après tous ces éloges, vient le “mais”. Tout d’abord, Watson. C’est déjà le cas dans les livres, mais il ne sert pas franchement à grand-chose pendant les enquêtes sinon de faire-valoir à Sherlock. J’aurais aimé que cela évolue un peu.

Deuxièmement : Molly. Ce personnage est frustrant car même si elle évolue un peu, elle reste encore et toujours celle qui est amoureuse de Sherlock. C’est un peu léger. Enfin : l’épisode de Noël. Je l’ai trouvé franchement moyen, bien essayé mais assez médiocre. Je ne sais pas trop ce que les scénaristes ont essayé de faire mais de mon point de vue ça n’a pas marché.

Pour Elementary, je n’étais pas franchement convaincue d’avance. Je voyais d’avance de désastre. Sherlock en Amérique ? Hell No ! C’est en regardant la première série que j’ai fini par m’attacher. Certes, la série n’emprunte que peu d’éléments au livre, le nom des personnages et quelques traits de la personnalité de Sherlock mais au final ça ne me dérange pas plus que ça. Cette fois-ci la relation Holmes/Watson est toute autre. Ils se rencontrent car Watson, incarnée par Lucy Liu, est la marraine d’abstinence de Sherlock et doit l’aider dans sa démarche vers la sobriété.

L'affiche pour la première saison de "Elementary".

© CBS

Au fil des épisodes, elle devient son associée puis une enquêtrice capable de se débrouiller seule. Non seulement leur relation évolue mais en plus Watson participe vraiment aux enquêtes et apporte son expertise ce que je trouve très appréciable. J’aime aussi le fait que l’addiction de Sherlock soit reprise. Petit rappel : dans les livres, il mesure la difficulté de résolution d’un problème en pipes d’opium et s’injecte de la cocaïne quand il s’ennuie.

La série a ses points faibles. Tout d’abord, elle commence à s’essouffler un peu ces derniers temps. Cela fait tout de même pas mal d’épisodes de sortis et il serait bon qu’elle s’achève avant de lasser. Au sujet des épisodes, certains sont assez inégaux au niveau de la qualité, même si les intrigues sont souvent originales et surprenantes. Ensuite, l’intrigue avec Moriarty, certes originale, est dévoilée assez tôt  et, depuis, aucun méchant n’est arrivé à sa hauteur.

Ces exemples permettent de montrer deux choses : qu’un même personnage, une même œuvre, peuvent mener à des créations différentes. Il y a des milliers de manières d’adapter un personnage et il n’est pas question de déterminer laquelle est la meilleure, mais de profiter de cette créativité, de ces histoires.

Deuxièmement, une adaptation doit apporter quelque chose de nouveau pour être intéressante. Les deux Sherlock contemporains proposent une autre incarnation du personnage, lui offrent un nouvel entourage et le mettent face à de nouveaux dilemmes. Ils portent la marque de leurs créateurs respectifs. Je préfère voire une adaptation qui ose et qui propose de nouvelles choses plutôt qu’une pâle copie de ce que je connais déjà.

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Sur ce, je vous salue et retourne dans mon nid !

Mademoiselle Jack


En-tête : Affiche pour la série « The Musketeers » de la BBC. ©BBC

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