Un garçon se tient les bras ballants dans une maison délabrée. C’est l’heure pour lui d’aller se coucher. Mais des nuits peuplées de personnages lugubres lui ont fait passer l’envie de dormir.
Voici Lloyd. D’un âge indéterminé, doté d’une silhouette d’insecte, il ne parle pas. Entendre sa voix est plutôt de mauvais augure. C’est le signe d’une mort imminente, mais jamais définitive. Peut-être le seul avantage de vivre dans un cauchemar.
Dans ces rêves en nuance de gris, le jeune garçon traverse parfois une gare désaffectée, une usine à l’abandon ou une ville (presque) dépeuplée. On y croise tantôt des enfants au visage caché par un sac en papier, qui ricanent le temps d’une apparition. Mais inexorablement, Lloyd finit par croiser un monstre humanoïde, un peu décati et qui n’apprécie pas d’être dérangé. Reste à trouver un moyen de lui échapper pour finir par se réveiller. Avant de reprendre la même course la nuit suivante, dans des conditions un peu plus angoissantes.
Physique onirique
Des commandes simples et un esprit froid. Si les premières sont acquises, le second reste à travailler. Notamment quand une grand-mère asthmatique tout droit échappée des Enfers vous foncent dessus. Mais ça reste la seule équation pour sortir des sept cauchemars de Lloyd, parsemés d’énigmes qui s’appuient sur une variation lugubre des lois de la physique. Parfois, un mécanisme basique lui permet de récupérer une clé ou un écrou. Et puis un autre libère un bras. Parfaitement.
Lloyd a quand même un avantage non négligeable : il n’est pas soumis à la gravité. Il s’approche des murs, les étudie avant de négocier un virage et de chambouler votre perspective. Les chemins à prendre se dérobent et la progression se complique. A défaut de jeter des petits cailloux, il faut trouver des points de repères histoire de ne pas (trop) tourner en rond.
A force de débusquer des chemins de traverse, je suis tombée sur ma fameuse grand-mère des Enfers. A différents moments. Jusqu’à faire marche arrière et découvrir que la bougresse avait bougé. Et permettez-moi de vous dire que ça court vite, ces machins-là. L’intensité des derniers niveaux, la croissance du malaise et le bruit horrible du personnage ont clairement laissé des séquelles à mon clavier.
Unfold Games
PC (PS4 2020)