"Longtemps je me suis couché de bonheur" est un roman de Daniel Picouly, paru chez Albin Michel.

Réconfort

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Lectures

Pour une fois, j’ai décidé de vous parler d’un livre de la rentrée littéraire. Non, je ne suis pas tombée sur la tête, je n’ai pas été touchée par la foudre et non, je ne suis pas devenue par miracle une adepte de la rentrée littéraire. Ce petit écart à mon choix de ne jamais (ou presque) vous parler de nouveautés, c’est entièrement de la faute de Daniel Picouly.


J’ai rencontré Daniel Picouly pendant mon adolescence. Je cherchais un nouvel ouvrage à lire et mon père m’a mis dans les mains « Le Champ de personne ». J’y ai découvert les aventures mi-autobiographiques mi-fictionnelles du petit Daniel, antépénultième enfant d’une fratrie de treize. J’ai tout de suite accroché au style de l’auteur, sa manière de magnifier ses souvenirs d’enfance, de transformer son père en super-héros et de jouer avec le temps en multipliant les digressions et les retours en arrière. Par la suite, j’ai également beaucoup aimé « Paulette et Roger », ouvrage qu’il consacre à l’histoire d’amour de ses parents. Ici, le petit Daniel est littéralement parachuté cinq ans avant sa naissance, en 1953 pour assister au mariage de ses parents : Paulette, veuve et mère et sept enfants, et Roger, né à Tarbes et originaire de Martinique, de sept ans son cadet. 

Dans son nouveau roman, « Longtemps je me suis couché de bonheur », Daniel Picouly aborde les débuts de l’adolescence. Comme le titre l’indique, c’est aux côtés de Marcel Proust qu’il décide de revisiter ses souvenirs de jeune garçon en fleur. Oui, il fallait que je case cette expression quelque part. L’histoire débute au sein d’une classe de troisième, alors que le narrateur, assis à côté de son meilleur ami, attend que son professeur principal, le professeur de français, lui rende une copie. Le professeur en question est un adorateur de Proust qu’il ressert à toutes les sauces, en toute occasion à ses élèves. Résultat, le jeune Daniel voit des personnages de la Recherche partout autour de lui. Sa gardienne d’immeuble tyrannique devient Madame Verdurin, un égoutier se transforme en Charlus et, bien sûr, il est amoureux d’une Albertine.

J’ai retrouvé avec ce livre tout ce que j’aime chez Daniel Picouly. Tout d’abord, sa manière de jouer avec le temps : si l’action se déroule sur une seule journée, il ne cesse de digresser, de faire des retours en arrière pour parler de sa mère et de son inénarrable collection de plats en inox fabriqués par son père, par exemple. Pourtant, comme un chat, il retombe toujours sur ses pattes et on ne perd jamais le fil du récit. J’ai également beaucoup aimé sa manière de glisser des petits détails pour mieux nous immerger dans le quotidien du narrateur en 1964, notamment avec la question récurrente : « L’Italie va-t-elle remporter l’Eurovision, ce qui ferait très plaisir à la charmante professeure d’italien ? ». J’ai aussi aimé que petit à petit, le livre glisse du vraisemblable au complètement loufoque avec cette incroyable “invitée surprise” au dîner de ceux qu’il associe aux Verdurins.

Je ne sais pas pour vous, mais je suis d’un naturel anxieux. Très anxieux. À tel point que quand je me sens zen, je finis toujours pas angoisser en me disant que j’ai dû oublier quelque chose d’important. Lire Daniel Picouly me fait beaucoup de bien. J’aime l’optimisme, la joie et la douceur qui se dégagent de ses livres. Celui-ci n’échappe pas à la règle, c’est un livre rempli d’une bonne humeur contagieuse. Un livre doux et plein de nostalgie comme un petit morceau de madeleine trempé dans une infusion de thé ou de tilleul. 

Miss Jack

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