C’est la question que je me suis posée en voyant que Christelle Dabos revenait avec un nouveau livre, intitulé « Ici et seulement ici ». Certains d’entre vous se souviendront de la série qui a révélé cette autrice, la tétralogie des aventures de la « Passe-miroir ». Si vous ne l’avez pas lue, je vous la recommande chaudement. Elle a connu un succès assez considérable. Le nouvel ouvrage de l’autrice était par conséquent très attendu.

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Avec ce livre, Christelle Dabos a pris le pari de nous emmener dans une direction très différente de ses autres écrits. Nous sommes dans un collège au moment de la rentrée. Tour à tour, différents élèves vont se relayer pour nous raconter leur quotidien dans ce huis-clos étrange. Car ce collège possède ses propres règles, terribles, qui régissent la place de chacun. Ceux qu’on appelle les ‘bas’ et les ‘impairs’ sont à la merci des plus forts, tandis qu’une mystérieuse société secrète guette une possible apocalypse.

Accepter l’incertitude

Est-ce que j’ai compris tout ce qui se passait dans ce livre ? Non. Est-ce que ça m’a empêché de l’apprécier ? Absolument pas.
« Ici et seulement ici » est un livre qui se place à la frontière entre le réalisme et le fantastique. Je n’arrivais pas à savoir si tout ce qui était décrit dans le roman était réel ou une sorte d’hallucination des personnages. Étaient-ils dans le monde réel, dans une sorte de rêve, ou de réalité déformée ? Je n’en ai toujours aucune idée.

Au début, j’ai eu un peu de mal à avancer dans cet espèce de miroir déformant, puis j’ai accepté de ne pas tout comprendre, de laisser certaines questions en suspend, et à partir de ce moment j’ai commencé à vraiment apprécier ma lecture.

Un harcèlement scolaire institutionnalisé

Dans cet univers flottant, Christelle Dabos donne vie à des personnages très différents qui possèdent chacun leur voix propre, nous éclairant sur un aspect particulier de cette étrange école. Tout au long de leur récit, la tension monte et on se rapproche de plus en plus d’un final en feu d’artifice et d’une fin bien évidemment ouverte. Même s’il reste très flou, l’ouvrage aborde de manière frontale et ouverte la question du harcèlement scolaire. Ici, c’est un harcèlement organisé et institutionnalisé face auquel les professeurs ferment les yeux.

J’ai trouvé ce livre surprenant, et même assez audacieux car très différent de la « Passe-miroir ». Pourtant j’ai quand même retrouvé avec plaisir l’écriture poétique et l’univers toujours un peu flottant de Christelle Dabos. Si vous cherchez quelque chose dans la veine de la « Passe-Miroir », je vous conseille de passer votre chemin, mais si vous avez envie de quelque chose de différent, surprenant et surtout que vous n’avez pas peur des fins ouvertes, foncez !

Mademoiselle Jack