Il y a quelques temps, j’ai décidé de m’inscrire sur Babelio. D’abord pour découvrir la plateforme et piocher des idées de lecture, mais aussi pour tenter ma chance et participer aux opérations « Masse critique ». Qu’est-ce donc, me direz-vous ? Régulièrement, la plateforme propose à ses utilisateurs de recevoir un exemplaire d’un ouvrage gratuitement, en échange d’une critique postée sur le site. Pour plus d’information, rendez-vous ici. Trouvant l’idée plutôt chouette, je me suis lancée. Et j’ai eu la chance d’être sélectionnée pour recevoir un exemplaire de « Mauvais cœur », d’Audrey Brière. Je remercie d’ailleurs les équipe de Babelio et les éditions du Seuil pour cet envoi qui m’a mise en joie ! Et sans plus attendre, penchons-nous sur le livre.
Dans cet ouvrage, nous suivons l’enquêteur Matthias Lavau, rencontré dans le précédent roman de l’autrice, « Les Malvenus ». Cette fois-ci, Matthias a quitté son village natal et se retrouve plongé au sein du Familistère de Guise. Dans cette immense bâtisse sont logés une partie des ouvriers et ouvrières des fonderies Gondin, ainsi que leurs familles. Déstabilisé par cette organisation unique et surprenante, Matthias va vite devoir reprendre ses esprits pour pouvoir découvrir le secret qui se cache derrière le meurtre violent d’un membre de cette communauté. Il va également devoir faire face au retour inattendu de sa collaboratrice Esther Louve, qui l’avait quitté sans crier gare.
J’ai trouvé très appréciable qu’il ne soit pas nécessaire d’avoir lu le livre précédent pour apprécier celui-ci. L’autrice réussi à présenter à nouveau ses personnages principaux et leur passé tumultueux, sans ennuyer ou lasser le lecteur qui aurait déjà lu « Les Malvenus ». J’avais déjà beaucoup apprécié cet ouvrage et je pense avoir encore plus apprécié « Mauvais Cœur ».
Une trame bien tenue
Je trouve tout d’abord l’intrigue extrêmement bien construite. Le rythme auquel avance l’enquête est plus maîtrisé que dans l’opus précédent et on va progressivement de révélations en révélations, jusqu’à un final surprenant. J’admire le fait que l’autrice réussisse parfois à se détacher de ses héros pour donner la parole à d’autres personnages sans perdre le fil et, surtout, sans trop en révéler. On peut suivre un autre personnage, se trouver dans un autre lieu, mais elle nous ramène toujours à l’intrigue sans que jamais on ait eu l’impression d’être perdu dans le récit. Le cadre du familistère est très bien exploité et l’autrice m’a fait découvrir avec pédagogie ce lieu si singulier, sans que l’aspect historique et social ne l’emporte sur l’intrigue.
La plume de l’autrice est toujours aussi agréable et appréciable. Elle est parfois assez graphique sans toutefois heurter. J’ai retrouvé avec plaisir Matthias et Esther, deux personnages singuliers et attachants et que l’autrice ne craint pas de confronter à leurs failles et à leurs défauts – ce que je trouve appréciable. L’autrice a prit le parti, comme dans son précédent ouvrage, de proposer peu de personnages secondaires, mais pour la plupart bien construits.
Un personnage sous-exploité ?
Je n’ai que deux petits bémols quant à ma lecture : j’ai déploré que le personnage d’Astrid ne semble avoir été créé que pour réchauffer le lit de Matthias jusqu’à l’arrivée d’Esther et disparaisse littéralement du récit ensuite. Par ailleurs, j’ai trouvé l’un des éléments de révélation finale un peu mélodramatique et, à mon sens superflu. Cela n’a néanmoins en aucun cas gâché ma lecture qui fût très agréable et très appréciée. Cela confirme l’impression que j’avais eue en lisant « Les Malvenus » : Audrey Brière est sans nul doute une autrice à surveiller, et je guetterai avec attention ses prochaines parutions.
En conclusion, j’ai passé une lecture fort agréable et j’espère encore avoir l’occasion de découvrir d’autres enquêtes de Matthias et Esther.
Theomus

"Mauvais Cœur"
Audrey Brière
Éditions Seuil
Collection Cadre noir