En-tête pour la chronique "The Sakamoto Way"

La méthode Sakamoto

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Lectures

Cette série en quatre tome ne se savoure qu’accompagnée d’un solide second degré. Voire d’un troisième. Si l’exagération vous déplait, que les clichés sur la vie scolaire japonaise vous donnent la nausée, n’ouvrez surtout pas ce livre qui en est plein jusqu’à la tranche.  


En effet, le protagoniste de cette série, Sakamoto, est loin d’être un élève de seconde ordinaire. Sakamoto est LE lycéen parfait. Il sait tout, réussit tout, fait tout mieux que tout le monde (et encore, avec les yeux bandés et les mains dans le dos). Il pousse la perfection jusqu’aux limites de l’absurde, qu’il dépasse allègrement. Il piétine les lois de la logique et de la gravité avec aisance et décontraction. 

Quand Sakamoto rencontre la mère d’un camarade de classe, là où vous et moi, pauvres béotiens, aurions amené des fleurs, des chocolats (voire rien du tout), il se distingue en offrant une collection de coquillages rares. Quand Sakamoto attrape un rhume, il dédaigne les médicaments et autres mouchoirs pour se confectionner une cravate à l’aide d’un poireau, remède idéal en cas de refroidissement (demandez conseil à votre pharmacien). Il survole les examens scolaires comme les problèmes du quotidien avec une inégalable classe et surtout sans froisser son uniforme. Sakamoto est une sorte de superlatif ambulant nappé de plus-que-parfait. 

Bien évidemment, cette perfection, cette allure, cette classe font des jaloux qui tentent tout pour faire tomber Sakamoto de son piédestal. Le jeune homme doit également prendre garde aux machinations de ses nombreux fans, de la camarade de classe un peu trop entreprenante à la mère de son meilleur ami, qui ne reculent devant aucun obstacle pour se rapprocher de leur idole. 

Le générique de l’anime a été enregistré par le groupe Customi-Z .

Résultat, les situations loufoques et absurdes se succèdent, pour mon plus grand plaisir. J’ai bien conscience que Sakamoto est un manga qui peut aisément déplaire. Tout d’abord, le style de dessin peut paraître fortement désuet, surtout pour un manga paru en 2011. L’avalanche de gags absurdes et loufoque peut parfois lasser le lecteur en quête d’histoire ayant un semblant de logique. 

Il est également difficile de s’attacher à un personnage dont la seule et unique caractéristique est d’être parfait. Sakamoto est aussi lisse que la peau d’un chanteur de K-pop. C‘est plutôt sur les personnages secondaires que le lecteur est invité à reporter son affection. Chacun à sa manière cherche sa place à l’ombre de ce monument de perfection, soit en tentant vainement de le combattre, soit en se contentant de l’admirer béatement. 

Pour apprécier les aventures de Sakamoto, il vaut mieux prendre un sacré recul, mais une fois le pas franchit on passe un agréable moment et on peut même se surprendre à regarder non sans une certaine tendresse ce drôle d’individu tellement irréprochable qu’il est toujours à la frontière de l’insupportable.

Petit Bonus de lecture : dans le tome 4, le chef du restaurant français dans lequel déjeunent certains personnages s’appelle Jean-Paul Philippe. C’est cadeau, c’est tout pour moi.

Miss Jack

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