J’ai trouvé “Inline” en découvrant la librairie Les Mots à la Bouche, dans le 11e arrondissement de Paris. J’avais un peu d’avance à un rendez-vous et leur vitrine comportait pas mal de références qui chatouillaient mon intérêt. La librairie, qui s’étend sur deux étages, est LGBTQI et généraliste. Ma pile à lire me susurre de ne surtout pas y retourner mais l’endroit est vraiment chouette.
Rangé avec ses confrères de Reines de Cœur, c’est le cadre futuriste du roman qui a d’abord attiré mon attention. Une dimension que l’autrice exploite pour créer des scènes fortes dans différents registres. À titre d’exemple point trop révélateur, un groupe de personnages se retrouve régulièrement sur le monde virtuel d’Elonia Inline, dont l’univers est médiéval-fantastique. Leur première quête ensemble donne lieu à un tableau épique tellement prenant pour qu’on en oublie qu’il s’agit d’un jeu – et que les personnages ne risquent rien d’autre que de devoir recommencer. J’apprécie beaucoup ce flou entre réel et virtuel.
Personne n’est parfait, et tant mieux !
Du côté des personnages, j’ai vite accroché à Kaori qui est extrêmement touchante et parlante. J’ai encouragé sa progression comme une supportrice de foot – et pris quelques baffes aussi, en me retrouvant dans certains de ses blocages. Chaque protagoniste apporte sa pierre au déroulement de l’histoire et bénéficie d’un développement qui leur permet de s’incarner sans peine à la lecture. À l’exception peut-être d’Alexander, qui reste une silhouette secondaire.
Tout le monde n’est pas beau et bienveillant. Les personnages ne sont ni lisses ni attendus. Tous sont néanmoins réalistes. Les profils créés par Lena Clarke insufflent un supplément de vie. Ils sont parfois touchants, parfois perturbants, mais toujours efficaces. J’admets avoir un problème avec les personnages trop parfaits !
Lectrice option pom-pom girl
Je ne peux pas faire l’impasse sur la romance, que j’ai trouvé vraiment chouette. J’ai joué la pom-pom girl tout le long de ma lecture. Kaori est attachante et Gabrielle, qui porte ses propres soucis, est d’une grande bienveillance. J’ai gloussé comme une ado sur les scènes de flirt et j’ai adoré ça. Pour mon plus grand plaisir, les scènes de rapprochement sont évocatrices sans être tape-à-l’oeil.
“Inline” propose une dose de suspense, d’épique, de comédie et de romance. C’est l’articulation de tous ces registres qui participe à rythmer la lecture. La construction de l’histoire enfonce le clou. L’autrice ne laisse rien au hasard, faisant de ce roman une très bonne lecture.
La maison d’édition Reines de Coeur propose des livres lesbiens. Cofondée par Isabelle B. Price, Edwine Morin et Gaëlle Carrion, elle voit le jour en 2015. Reine de Coeur propose des livres papiers et numériques. La maison d’édition héberge romans et nouvelles. “Inline” est un petit de leur collection sciences-fiction, mais la maison d’édition propose également des collections fantasy, romance, policier, fantastique et littérature. Leur site est une autre caverne aux merveilles !
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