A l’occasion du Salon du Livre de Paris, en mars dernier, Antoine Barbar présentait son dernier roman. « Baran le Maudit », publié aux Editions Underground, suit les aventures d’un explorateur devenu pirate pour échapper à un retour sur Terre. Bateaux volants et dépaysement assurés.
La troupe de Baran est tout droit sortie de l’imagination d’Antoine Barbar. Chimiste à l’imagination fertile, il navigue entre les romans d’aventure, les bandes dessinées, la fantasy et les romans policiers. Aficionado de l’univers de Tolkien, auquel il rend hommage dans ce roman, il libère sa plume une fois de retour d’Asie. A son actif, des titres tels que « Coeur de Choan », « Delagong » ou « Les Chroniques d’Oxar », démarrées en 2015.
Au XXVè siècle, les terriens ont des capacités mentales à donner le tournis et la science a mis en place des explorations à grande échelle pour cartographier l’espace. Jusqu’au jour où la ressource principale de ces voyages, le Barbarium, vient à manquer. Sans lui, plus possible de faire des sauts de puces à travers la galaxie pour rentabiliser leurs voyages.
Vers l’infini et le Barbarium
Quand les autorités terriennes décident de suspendre les explorations pour cause de pénurie, certains navires font de la résistance. Refusant de retourner à la vie terrienne, il s’installe un régime de piraterie où les navires marchands sont vidés de leur carburant. Les navires pirates, quant à eux, sont pistés par une police de l’espace un brin vicieuse.
Au cœur de cet équilibre instable se trouve l’Aiguillon. Mené par Baran, un explorateur réputé autant pour ses exploits que son amabilité et la malédiction qui lui collerait à la rétine, son vaisseau héberge quelques originaux. Morgane Nott, notamment. Haute comme trois pommes et amie fidèle du pirate, elle terrorise les moussaillons à travers les galaxies. A leurs côtés, Nathan Zagulle, apprenti pirate, et Théodore Roll, un colosse sympathique un poil crédule qui récupère des mains d’un fantôme la carte d’un trésor.
Résidus de satellites et pirates aquaphobes
L’histoire de Baran est construite pour garder ses lecteurs en haleine. Par son chapitrage dynamique, mais aussi par sa narration. On retrouve dans les lignes de l’auteur quelque chose du conteur passionné, qui aurait tendance à s’emporter, mais qu’on ne peut pas s’arrêter d’écouter. Sans oublier sa tendance à jouer avec votre réflexion, faisant planer le doute sur des détails a priori anodins.
Le plus marquant reste le dépaysement qu’apporte cette histoire. Progressivement, Antoine Barbar réussit à intégrer le lecteur à son univers fait de bateaux volants et de pirates aquaphobes. Si j’ai pu buter sur la toute fin, un peu rapide, « Baran le Maudit » m’a apporté la même fascination heureuse que « Star Wars ».
On s’accroche aux aventures de ces personnages, contre lesquels on se surprends à jurer selon les situations dans lesquelles ils s’embourbent. Mais chacun à leur manière, ils sont attachants. Parce que leur peine est parlante, que leur loyauté est touchante ou que leur réflexion est piquante. Toute cette troupe est faite de profils variés qui se complètent, plus ou moins vif, stratège ou moqueur et qui amènent leur lot de situations improbables. Et puis, honnêtement, voir autant de navigatrices au sommet de leur art, ça a ravivé mes délires de gamines.
Pour retrouver toute l’histoire de Baran, c’est par ici :