Les miracles du bazar Namiya de Keigo Higashino. J’ai rencontré ce livre un peu par hasard, comme beaucoup de belles rencontres, au détour d’une étagère. Je connaissais déjà la plume de l’auteur, mais dans un autre genre, celui du roman policier. Je vous recommande d’ailleurs la série des enquêtes du Physicien Yukawa, et plus particulièrement le tome Un café maison, qui m’a bouleversée. Ici, nous sommes toutefois dans un registre assez différent où je ne l’attendais pas forcément.

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Trois jeunes voyous s’enfuient en voiture après un larcin. Problème : la voiture tombe en panne. Nos trois bras cassés se réfugient alors dans un vieux bazar abandonné pour y passer la nuit. Ils apprennent en fouinant que ce bazar était autrefois réputé, car le propriétaire des lieux répondait aux questions et demandes de conseils anonymes adressées à la boutique. Et justement, alors qu’ils se croyaient seuls, une enveloppe est glissée sous le rideau de fer. C’est une demande de conseils. Nos trois compères, après débats, décident non seulement de la lire, mais également d’y répondre. Alors qu’un dialogue se noue avec leur mystérieuse correspondante, ils comprennent que les lettres viennent… du passé !

Concordance des temps

Quand différentes temporalités se croisent dans un même roman, j’ai toujours un peu peur de me perdre au détour d’un saut dans le temps. Ici, je n’ai eu à aucun moment ce souci. Certes, l’auteur démarre au présent pour ensuite nous emmener dans le passé et nous permettre de croiser certaines personnes qui ont demandé des conseils, mais aussi le gérant du bazar. Pourtant, avec ce lieu en fil conducteur, on se retrouve facilement et on retombe sur nos pattes. 

Une fois rassurée, j’ai pu profiter pleinement de la merveilleuse galerie de personnages et d’histoires qui se croisent et s’entrecroisent autour du bazar. Les premiers que nous rencontrons sont nos trois apprentis voyous que j’ai trouvés extrêmement attachants et surtout drôles. Ils ne sont pas exempts de reproches et c’est justement ce qui me plait et qui les rend terriblement humains. Ils m’ont beaucoup fait rire, car quand il s’agit de donner des conseils, ils me rappellent le peu de patience qu’on peut avoir face à des personnages de fiction dont on commente les actions. Ils n’hésitent pas à exprimer leur frustration quand les gens ne suivent pas leurs conseils, ou leur incompréhension à grands coups de « Vous êtes bêtes ! ».

Des personnages attachants

Petit à petit, nous découvrons des histoires assez différentes les unes des autres, toutes portées par des personnages touchants que l’auteur réussit à nous rendre, sinon sympathiques, du moins très reconnaissables en quelques traits seulement. Il nous suffit de quelques paragraphes pour nous attacher à ces personnages, nous inquiéter pour eux. J’ai été particulièrement touchée par l’histoire de l’aspirant musicien, qui m’a laissé les larmes aux yeux. 

J’appréciais déjà la plume de l’auteur, sa subtilité et sa délicatesse dans ses romans policiers. Ici, j’ai retrouvé ces qualités et j’ai également beaucoup aimé qu’il réussisse à ne jamais tomber dans le pathos. Pas de fioritures inutiles, pas d’apitoiement ou d’exagération, ce qui rend les histoires d’autant plus émouvantes. 

Cette lecture m’a fait l’effet d’une petite bulle hors du temps d’où je suis ressortie pleine d’espoir et d’optimisme. Autant donc vous dire que je vous recommande chaudement la lecture de ce livre !

Sur ce, je m’en retourne dans mon nid et vous dis à bientôt pour un nouvel avis !

Mademoiselle Jack